Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est encore loin demain ?
10 septembre 2013

Comment perdre une amie

Ou la leçon en trois points.

J'ai rencontré LaGrandeDingue il y a près de 7 ans maintenant. Via internet et quelques passions communes.  Elle s'ennuyait au travail et je travaillais depuis chez moi, autant dire que l'on passait nos journées à échanger des mails. Mais, très vite, on est devenues inséparables dans la vraie vie aussi. Expo, ciné, balades, salon de thé, dîners et Réveillon de l'An. Quand j'ai perdu ma mère, elle était là. Quand j'ai quitté mon amoureux de l'époque, elle était là. Avec le temps, j'avais bien percé un des traits de caractère de LaGrandeDingue : la jalousie. En qualité de fille unique, elle aime avoir tout avant tout le monde, et tout rien que pour elle. En outre, elle aime qu'on admire son bonheur éclatant et qu'on soit toujours un poil plus malheureuse qu'elle. Après 12 ans d'une histoire d'amour, elle a tout fait explosé un matin de février. Adieu la vie de bobo, bonjour le studio à 34 ans. Autant dire qu'il a fallu être là pour elle et pour l'aider à rassembler les morceaux. Je crois que j'ai été là, pendant plusieurs mois. Puis en juin, j'ai rencontré MonsieurCaillou. Il lui a fallu seulement quelques semaines pour me jouer la grande scène du deux : jalousie, méchanceté gratuite, haine. En gros, notre histoire allait très vite, MonsieurCaillou était intéressé (par quoi ?) et vil. J'ai coupé court au débat et par extension à notre relation d'amitié mais il m'a fallu des mois pour m'en remettre.

Un beau jour, j'ai reçu un mail larmoyant. Visiblement, c'est trop bien d'être mon amie. Elle regrettait tout et voulait retrouver mon amitié. Soit. On a donc pris un thé, puis un verre, et un autre jour on a déjeuné puis on ad dîné. C'était sympa mais je gardais toujours un arrière goût, je me sentais pas très à l'aise et j'avais souvent l'impression que nous jouions au concours de celle qui a la plus belle vie. L'hiver dernier, elle m'a annoncé qu'elle arrêtait la pilule, j'ai répondu que de notre côté, c'était déjà fait. Jamais nous n'avons abordé la question ensuite. Elle a bien saisi que je passais des examens mais jamais elle n'a posé de question. En juillet, après l'irm (et le Hühner), nous nous sommes vues pour déjeuner. Pareil, le sujet de mes "problèmes de santé" est passé à la trappe. En revanche, j'avais bien compris qu'elle était enceinte (elle qui ne mange jamais rien, là, elle a fini mon assiette, c'était assez grotestque comme démonstration). J'ai encaissé. Et puis août est venu, je me suis dit qu'un peu de distance avec elle me ferait du bien. Ou comment se protéger. Mais, je n'étais pas encore rentrée de vacances qu'elle m'innondait de sms pour que l'on déjeune ensemble. Pas le temps et surtout pas l'envie de devoir mettre mon masque de copine réjouie, j'ai éludé la question, prétextant des obligations. Les sms pleuvaient alors pour n'importe quel prétexte. Et enfin, ce matin, elle m'a balancé par mail ce que je savais déjà. Avec un petit côté "je ne sais pas comment annoncer ce truc....blablabla....promis je ne serai pas une chieuse". Ma réponse fut teinté d'humour (c'est pas une maladie) et de vérité (ça rend chieuse). Mais, mais, mais, j'ai osé ne pas la féliciter ni m'extasier avec des cris d'orfraie devant cette heureuse nouvelle. Du coup, depuis, c'est silence radio. C'est certainement bien mérité pour moi.

Mais pour tout dire, c'est presque un soulagement. Car cette relation n'avait pas repris là où elle en était. Elle n'était que l'ombre de ce qu'elle avait été. La preuve ? Normalement, LaGrandeDingue se serait sentie concernée par mes "soucis" de santé et j'aurais pu lui parler des choses comme elles sont, simplement. Elle aurait été là. Je passe pour l'aigrie, mais je peux l'être. Mon couple traverse une épreuve, et rares sont les oreilles - vraiment - compatissantes. Et cette "amie" n'a pas été là pour ce coup dur. Je suis bien sûr contente pour elle et son amoureux, mais je ne vais pas faire semblant. Semblant de ne pas être bousculée par rapport à mon histoire, semblant de ne pas être si  bousculée, car justement c'est son histoire et pas la mienne. Elle est enceinte, tout va bien, ce n'est pas une maladie.

Et puis, il faut être honnête, si les choses avaient été inversées, elle aussi aurait géré difficilement "notre" annonce.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Oh je crois que je connais ce genre de problème, même si je l'ai vécu avant la PMA. Une amitié qui avait duré de la 6ème au master 2. Malheureusement, il y a toujours des personnes qui préfèrent parler d'elles, sans jamais être à l'écoute des autres...<br /> <br /> C'est triste de perdre des amis de longue date, mais parfois c'est préférable. Pour se protéger. Pour éviter de souffrir de leurs remarques et de leurs mauvais caractères.<br /> <br /> Parce que (c'est sans doute triste, asocial et aigri de dire ça) il faut parfois faire du tri pour se retrouver...<br /> <br /> bisous !
M
C'est pas très digne d'une amie de ne pas être à l'écoute en effet. J'ai aussi connu une copine de fac qui a essayé de couler ma relation avec le Barbu dès nos tous premiers jours, elle n'a pas réussi. On devrait souhaiter le bonheur des autres, sans jalousie mal placée.<br /> <br /> Je comprends que tu n'aies pas pu la féliciter pour sa grossesse, je suis pareil. Tant pis, un jour on expliquera pourquoi. Ou pas si ce sont des personnes qui ne méritent pas notre amitié.<br /> <br /> Des Bisous !<br /> <br /> (et merci pour ton passage sur la liseuse)
Publicité
Archives
Publicité