Voilà, dans ma tête, depuis un mois, je fais ça :
Mais comment en suis-je arrivée là ? (petit rappel pour raccrocher les wagons)
Nous sommes donc en avril 2014, soit 20 mois sans contraception et pas une seule grossesse (ou peut-être une accroche sans succès). Je suis opk et mon conjoint ne nous fait pas de beaux spermogrammes. Suivie dans le privé, j'ai fait des simulations et une seule iac. Depuis janvier, nous sommes en pause, pour diverses raisons et notamment parce que dans mon bas-ventre, à droite, se trouve une masse qui ne me plait pas. Elle n'intéresse pas LeGrandSec (aka le gynéco pma du privé à 100e la consultation de 15 minutes) mais trouble ma généraliste qui s'en occupe. (fin du rappel)
Sur les conseils de ma généraliste, j'ai donc passé une seconde irm. Les résultats ont confirmé la présence de cette masse sur (accolée à) mon ovaire droit et le fait qu'elle n'évolue pas. Ma généraliste se fend donc d'un courrier pour que je rencontre un chirurgien gynécologue dans un hôpital parisien (et à 10 minutes à pied de la maison, bonheur).
Et là, je tombe sur Zorba la Grecque. Une furie. Une furie avec 1h30 de retard (j'ai eu le temps d'aller faire 45 minutes d'attente pour régler ma consultation qui n'avait pas encore eu lieu, de lire 130 pages d'un roman, d'écouter le dernier album d'Arcade fire et de répondre à une dame perdue). Une furie qui ne comprend pas pourquoi je viens sur les conseils de ma généraliste alors que je suis (mal) suivie en pma (et dans le privé en plus). Que cette masse n'est rien du tout, tout au plus un fibrome et que "non, Madame, on ne vous opérera pas". Ok, très bien, en même temps, hein, j'ai pas spécialement envie de me faire ouvrir (et puis j'ai même pas demandé ça). Mais quand même, j'ai une masse sur un ovaire et je ne tombe pas enceinte. Peut-être un rapport de cause à effet serait-il à démontrer (au moins pour la tranquilité de mon esprit) ? Cette masse me cause en outre des gênes. Mais visibelement, les douleurs pendant les rapports sexuels ne sont pas une raison pour opérer. Zorba la Grecque finit quand même par m'ausculter. Et là, le ton change (d'un cran). La masse est là et bien là, Zorba la sent sous ses doigts ("vous êtes maigre, on sent tout", merci pour le compliment). Elle daigne regarder mes irm ("Mais où avez vous fait ces examens ? Ici nous sommes bien meilleurs, nous sommes les meilleurs, blablabla", oui, je cite). Elle tourne le truc dans tous les sens et finit par m'ordonner alors de faire une écho avec le MEILLEUR échographiste du monde, ici même, dans son bel hôpital public.
Rendez-vous pris pour dans 15 jours.
15 jours plus tard, le coeur presque léger, me revoilà à attendre pour me faire observer l'intérieur de moi-même par le MEILLEUR échographiste du monde. 1h15 de retard (y'a du mieux) et un personnel au petit soin (vraiment adorable).
C'est la culotte à la main que je fais la connaisse du Dr. Robert Romano, lui-même, en personne. En moins de deux, je me retrouve la sonde bien placée et c'est parti mon kiki. Non content de me triturer l'intérieur, le Dr. Romano me passe à la question pour comprendre le pourquoi du comment de ma présence. "Hein, vous êtes dans le privé ? pourquoi vous êtes là alors ?"...parce que ta copine Zorba la Grecque avait très envie de me voir souffrir le martyr et me faire dire adieu à mon intimité. Zorba veut bien me faire comprendre que je n'ai rien et qu'il faut que j'arrête de venir embêter les pauvres médecins (et professeurs) de l'Hôpital public qui ont autre chose à faire et des vrais patients à voir.
ça dure, ça dure...et le Dr. Romano s'énerve, souffle, parle dans sa barbe tout en questionnant tout haut sur mon parcours quand soudain, oui, soudainement, il m'annonce que mes ovaires n'ont rien d'opk. Que si toutes les patientes opk avaient des ovaires pareils, on serait sauvé ! Uppercut en pleine face. En revanche, cette masse l'intrigue, voire l'inquiète même si c'est pas mortel. Verdict ? Cette masse serait une forme d'endométriose mais il réserve son diagnostic et veut revoir mes autres examens (précieusement gardés par Zorba). Et hop, retour d'uppercut. MlleChou : KO.
Le lendemain, message sur portable, Romano a réfléchi à mon cas et veut me poser quelques questions (et en plus mes examens antérieurs sont ni faits ni à faire, "mais où êtes-vous allé ???"). C'est veille de week-end, je ne l'ai que le lundi matin à la première heure. Non, je n'ai pas été opéré de l'appendicite, non, je n'ai pas plus mal pendant mes règles. J'apprends qu'il veut me faire passer un scanner avant de revoir Zorba. Ses secrétaires vont m'appeller pour fixer un rendez-vous.
Voilà, j'en suis là. En 20 mois, j'aurai entendu plusieurs diagnostics contradictoires. Alors, je fais de l'apnée, car quelque chose me dit que les semaines à venir vont être pénibles. Opk ? endométriose ? Plusieurs fois avancés, ces diagnostics ont été réfutés tout autant de fois. Le mystère reste entier.
Par ailleurs, MonsieurCaillou a fini par partir au bout du monde (et deux cycles qui sautent) pendant que mon patron décide de me licencier, puis finalement revient sur sa décision, et change mon emploi du temps à sa guise, ou presque. Le tout à coup d'engueulades carabinées, l'ambiance est survoltée. Le Médecin du Travail, face à la situation critique lors de mon entretien annuel, m'a directement proposé de me déclarer "inapte" au travail pour m'assurer d'un licenciement rapide. J'ai refusé mais je le revois dans un mois pour faire un point.
Autrement, ça va bien (apnée, apnée). Je trouve juste qu'il fait un peu frais pour une fin avril, pas vous ?