Ou comment on se retrouve dans la 4e dimension (2) – La vie d’avant
Mademoiselle Chou (honneur aux filles), du haut de ses 35 ans, a un rapport très particulier avec le concept de reproduction. Depuis aussi longtemps qu’elle peut s’en souvenir, elle est convaincue que « cela ne peut pas lui arriver à elle ». Plusieurs années d’analyse n’ont pas permis de mettre un terme à ce (pré)sentiment. Non, ma mère n’y est pour rien. Pendant des années, très occupée à autre chose, ce projet de reproduction a été mis de côté (études longues). Pendant des années, Mademoiselle Chou a simplement dit qu’elle ne voulait pas d’enfant et c’était le cas. Et puis, un jour, autour de ses 30 ans, alors que sa mère se faisait ronger par un crabe, Mademoiselle Chou s’est pris une grosse claque dans le ventre. Oui, l’envie était là (ou plutôt la prise de conscience de « la vie, la mort » tout ça quoi, qui fait que tu as soudainement envie de laisser ta trace et surtout l’envie que l’on ne t’oublie pas trop vite). Malheureusement, à ce moment, le charmant garçon qui partageait la vie de Mademoisele Chou avait d’autres envies, et surtout pas celle-là. La décision fut prise d’un commun accord, malgré l’amour et plutôt que de se rendre malheureux tous les deux, ils se séparent après 10 ans d’une vie de bohème et de musique. (ndlr : aujourd’hui, ce garçon est un peu la meilleure amie de Mademoiselle Chou, oui, il y a une vie après une rupture douloureuse, pleine de cris et de pleurs).
Là, Mademoiselle Chou, mettant de côté son envie de reproduction, décide surtout de bien s’amuser, histoire d’être prête pour celui à qui elle aura envie, fissa, au premier coup d’œil, de faire plein de beaux bébés pas trop cucul-la-praline.
Il faut trois ans à Mademoiselle Chou pour rencontrer Monsieur Caillou, vivant à 10 minutes à pied de chez elle. Le premier coup d’œil a eu lieu. Et que s’ils avaient vécu au XIXe siècle, ils ne se seraient jamais rencontrés à cause des 650 km, à vol d’oiseau, qui séparent leurs villes d’origine.
Voilà pour Mademoiselle Chou.