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C'est encore loin demain ?
25 juillet 2013

La vie hors la pma

Dernièrement, à la suite d'un commentaire laissé chez Tounette, j'ai réfléchi à ce qui me faisait "oublier" la pma, ou plutôt ce qui me faisait penser à autre chose.

J'ai toujours fait des listes. Des listes de livres à lire, de films à voir, de lieux à visiter, des listes d'envies, des listes d'amis, des listes d'impératifs, des listes de courses, des listes des jolies choses arrivées dans la journées, des listes de plaisirs,...bref, je passe mon temps à tout lister ou presque.

Il y a cinq ans, ma mère est tombée très malade. En un peu moins d'une année, elle est partie. Pendant tous ces mois (très longs et très rapides à la fois), nous (= ses enfants) avons été auprès d'elle, à courir les hôpitaux, à gérer nos agendas en fonction des horaires de visite, à prendre des trains pour des maisons de repos toujours trop loin, à téléphoner pour prendre des nouvelles auprès de médecins pas toujours conciliants,... Pendant ce temps, ma vie a donc été en suspens. Il fallait aller à l'essentiel : dormir, manger, se laver, aller travailler. Pas de temps ou presque pour le reste. Il fallait être là. C'est ainsi que j'avais choisi de vivre cette épreuve. Mon amoureux de l'époque a été mon socle sur lequel j'ai pu me reposer. Quand elle est partie, quelque part, j'ai eu l'impression de devoir réapprendre à vivre mon quotidien. Celui d'avant sa maladie, où j'avais des activités, des amis, des sorties, du temps libre, des loisirs (et aussi des soucis). Il me fallait tout retrouver, le tout sans culpabiliser de vivre, en plus !

J'ai alors resorti mes listes "d'avant" à partir desquelles j'ai établi la liste de mes activités préférées (du monde et de l'univers) et la liste de mes priorités dans la vie (la mort, ça fait toujours relativiser et revenir au principal). Ces deux listes, je les reporte très régulièrement dans les carnets qui me suivent partout. 5 ans après encore ! A l'époque, chaque dimanche, je piochais dans la liste des activités pour remplir mon agenda chaque semaine. En me forçant au début. Puis c'est devenu ma nouvelle routine.

Depuis quelques mois, ces listes jouent de nouveau leur rôle de repères du quotidien. Bon, dans la liste des priorités, on peut lire "fonder une famille". Aïe ! ça fait mal ! Mais c'est la réalité. Dans la liste des activités, on trouve des choses très basiques mais aussi des choses plus complexes, et de nouveau, j'essaie d'en mettre le plus possible dans mon agenda hebdomadaire. Histoire d'être bien occupée, d'être occupée à faire des choses qui me plaisent, moi seule et avec les autres, et qui me font du bien. Tous les jours !

Ma vie d'avant l'arrêt de la pilule était très bien remplie, elle me convenait parfaitement même si (et heureusement) j'avais (j'ai) encore plein de choses à accomplir. Et je n'ai pas envie que les embûches de la pma ne noircissent trop mon quotidien ni celui de MonsieurCaillou. De nature très pessimiste, j'ai quand même déjà commencé une liste en cas d'échec de la pma. Je sais, on ne se refait pas !

Autre chose encore. Lorsque ma mère était malade, peu, très peu de gens le savaient. Parce que cela ne les regardait pas d'une part mais aussi parce qu'il était "agréable" de voir du monde qui ne s'apitoyait pas sur notre sort. Je pouvais parler de tout et de rien. Je pouvais même sourire sans que cela soit mal interprété (le fameux masque de la tristesse obligée). Au boulot, personne ne savait, j'étais là pour travailler, point barre.

Au début de nos embûches, j'ai parlé à mes très chères amies et je pensais mettre peu à peu dans la confidence tout notre entourage ou presque. Finalement, mon expérience passée et mes expériences présentes (ma soeur / mes amies) m'ont confirmé le fait que moins de gens étaient au courant, mieux JE me portais. Attention, c'est mon expérience et mon avis sur la question ;-) Mercredi soir, par exemple, nous avions des amis pour  dîner et pouvoir parler de tout et ne pas se sentir observer avec tristesse comme le "couple en pma" nous a fait un bien fou ! Les autres sont parfois l'enfer, mais très souvent ils sont un soutien sans faille, tout en l'ignorant. Avoir ces amis autour de moi (nous), sans arrière pensée, a été pour moi un grand réconfort.

Voilà, c'était ma petite cuisine personnelle pour "oublier la pma" ou plutôt penser à autre chose. Elle vaut pour moi, certainement pas pour d'autres.

Mais, quelle est votre petite cuisine à vous ? Des astuces ? Des trucs ?

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Commentaires
B
Nous on en a parlé à tous nos amis proches et famille pour finir par se heurter beaucoup à l'incompréhension et aux conseils pas toujours très avisés... Après on a décidé de se renfermer sur nous même, on a carrément eu une période asociales, on ne sortait plus que tout les deux et on ne vivait plus que pour nous deux (on peux s'autosuffire comme ça longtemps)! Et du coup on s'est replongé dans tout ce qu'on aime, la musique,les séries, les films, on a oublié la vie réelle un moment au profit de fiction, ça nous a fait du bien et après on a pu reprendre contact avec le monde... C'est comme ça qu'on fonctionne chez nous...<br /> <br /> PS: moi aussi je suis une listeuse compulsive, lol...<br /> <br /> Bises
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