BabyBoom – BabyBlues
Vous regardez cette émission de T*f1 ?
L’année dernière, toute fière de ne plus prendre ma pilule, j’ai regardé en replay quelques épisodes, les yeux un peu humides de tout ce bonheur. C’est amusant l’effet télé, parce que dans la vraie vie, je ne suis pas touchée aux larmes par ce genre de récits faits pourtant généralement par des amies (mais le son et l’image, ça joue sur moi).
Cette année, comme je suis un peu maso, j’ai regardé le premier épisode.
Aucune larme, aucun plaisir face au bonheur de la naissance.
Faut dire que cette année, je suis blindée.
Mais surtout, cette année, la production a décidé de faire découvrir des histoires moins rose bonbon. Premier épisode : l’accouchement sous X.
Là, c’est sûr, adieu rose bonbon, rose poudré, rose tout court.
Cet épisode, je l’ai passé à bondir à l’écoute des propos tenus par le personnel de santé, censé être professionnel, impartial et juste. Rien n’est blanc ou noir dans la vie, je le sais. Je sais aussi que ce personnel dévoué est composé d’hommes et de femmes sensibles et doués de compassion. Mais ce déversement de propos et d’avis sur l’accouchement sous X reste pour moi choquant.
L’accouchement sous X est, selon moi, une chance offerte aux femmes qui ne peuvent pas offrir une vie décente à leur enfant. Pour des raisons qui leur appartiennent, ces femmes n’ont pas (ou pas pu) avorté (l'avortement est aussi un droit à défendre), elles ont mené leur grossesse à terme et font certainement le choix le plus difficile qu’une mère puisse faire : se séparer de son enfant pour son bien.
L’accouchement sous X offre la possibilité à ces femmes d’accoucher dans de bonnes conditions et évite des drames (abandon sauvage et infanticide).
Et là, pendant une heure, on (j’ai) a entendu tous un ramassis de clichés et de remarques soi-disant bien pensantes. C’est sûr que ne pas connaître ses origines, c’est très difficile. C’est sûr qu’abandonner un enfant, c’est très douloureux. Bref, l’accouchement sous X, c’est le mal !
Ces parcours de vie vont laisser des traces indélébiles sur les mères et les enfants. Mais ne faut-il pas mieux partir avec ce bagage encadré (les mères peuvent laisser des documents à leurs enfants pour expliquer leur choix, voire donner leur identité) plutôt que de finir dans un congélateur ?
Et que dire des familles qui vont accueillir ces enfants et en faire des adultes autonomes et sereins grâce à de l’amour et de l’éducation ?
Contrairement à certains propos entendus, un nouveau-né ne reste pas 3 ans ou plus dans une pouponnière ou chez une travailleuse familiale. Un nouveau-né trouve au plus tard dans les 3 mois une famille et une maison.
Ici, l'accouchement sous X est vu du côté des professionnels, sans information neutre et objectivité. Cette émission était d'une certaine façon un plaidoyer contre l'accouchement sous X.
Voilà, cette émission m’a choquée car elle jette l’opprobre sur un droit, sur des femmes faisant le choix de ce droit et peut-être va-t-elle perturber la réflexion des femmes contraintes à ce choix d’amour par nécessité.
Et je pense très fort à cette femme courageuse qui a mis au monde une petite poupée il y plus d’un an, petite poupée qui fait d’une amie une maman, certainement la plus heureuse des mamans.